L'arrivée du chemin de fer à Melun
Par Lionel Durand le mardi 8 avril 2014, 21:22 - Histoire locale - Lien permanent
Sources historiques : Histoire du chemin de fer de Seine et Marne de René-Charles Plancke - Editions Amatteis
La liaison férroviaire Paris-Lyon est prévue par la loi du 11 juin 1842. Plusieurs tracés sont envisagés, l'un passant plus au Nord à proximité de Meaux et traversant la Champagne, et deux autres longeant la vallée de la Seine.
Le premier partait de l'embarcadère du jardin des plantes (l'actuelle gare d’Austerlitz) et longeant la rive gauche de la Seine en passant par Corbeil avant de rejoindre Melun . Le second devait partir d'une gare à créer à proximité de la Bastille et du faubourg St Antoine : la future gare de Lyon.
Dés le départ, la municipalité de Melun s'investit pour ce troisième tracé comme l'indique la délibération du conseil municipal du 30 octobre 1842.
Ce dernier itinéraire ayant été choisi, le maire présente le projet des ingénieurs le 23 juin 1845. Nouvelle polémique, certains trouvent le tracé trop éloigné de la ville. Le maire explique que c'est le passage par le Mée qui justifie ce tracé au sud de Melun.
Mr Mancey, conseiller municipal et rapporteur de la commission défend le projet en évoquant la création d'une large avenue qui permettra à la ville de s'agrandir vers le sud. Cette avenue, avec larges trottoirs, qui reliera le quartier St Ambroise au futur embarcadère du chemin de fer, deviendra l'avenue Thiers. Elle fera le bonheur des piétons se rendant du centre ville à la gare.
En 1846, alors qu'on débattait au conseil municipal des passages sous la voie ferrée, ce même Mr Mancey, particulièrement visionnaire, s’inquiéta de l'unique passage prévu par les ingénieurs par la route de Fontainebleau. Il souhaita la conservation des passages pour les rues de Dammarie et Ponthierry.
Aux ingénieurs qui parlaient de coût exagéré, il répliqua : "Qu'est-ce qu'un arceau de plus dans le gigantesque mur de fortification qui va ceindre les abords de Melun, depuis la rivière jusqu'à la route et qui interdira toute communication entre cette partie de notre territoire et celui de Belle Ombre, de Farcy et de Dammarie."
Il ne fut malheureusement pas entendu.
Ci dessous le premier pont du chemin de fer vers 1880
Avec l'arrivée du tronçon Corbeil- Montereau passant par Melun, il fallut envisager de doubler le pont surplombant la Nationale 5 bis.
La vile de Melun insista pour mettre l'ancien pont en harmonie avec le nouveau en supprimant les piliers disgracieux et nuisibles à la circulation. La compagnie accepta.
Le surcoût de 56 000 F fut financé par les Travaux publics (25000 F), le conseil général (5000 F), le Tramway du Sud Seine et Marne (10000 F), la brasserie Grüber (11000 F) et la ville de Melun (5000 F)
Ci dessous, le nouveau pont du chemin de fer et le tramway de Barbizon bifurquant vers Dammarie.
Le pont du chemin de fer vu depuis l'avenue Thiers